Je suis partie aujourd’hui
Les soins palliatifs à domicile ou le dernier train avant le bleu du ciel par Franca Maï
Franca Maï : Fleurs vénéneuses extrait Crescendo (vidéo)
Illustration Rozor
Assister sans rien pouvoir faire au suicide politique de tout un peuple... Il sait qu’il vient de sceller son sort, et il en rit ! Comme une âme ensorcelée, ayant tout oublié du passé, il se réjouit de sa mort prochaine, celle qu’il vient de se programmer...
C’est mon sentiment au lendemain du premier tour des législatives et ça me donne la nausée.
Ce peuple, cette partie non négligeable des électeurs, ce peuple ramolli par trop de consommation, par trop de propagande télévisuelle, par trop de peurs tous azimuts, ce peuple endormi par un langage trompeur et hypocrite, ce peuple est bon pour l’esclavage que veulent lui imposer ses nouveaux maîtres qu’il s’est choisi lui-même.
Cette part du peuple d’électeurs vient de poser la tête de « Marianne » sur le billot.
Illustration Rozor
Ils ont perdu la raison, ils ont renié leur personnalité particulière de peuple râleur pour se coucher devant leurs tyrans ; elle attend, résignée, sa mise à mort...
Du milieu des ténèbres de ce lendemain de scrutin signifiant, pour cinq ans au moins, la fin de la démocratie en France, tous les pouvoirs étant entre les mêmes mains, j’ai envie de dire à ceux qui ont fait ce choix tragique pour notre pays :
Par votre choix vous avez :
Offert un pouvoir sans partage possible, sauf avec les traîtres et les lâches qui ne tarderont pas à rallier vos maîtres ;
Condamné les chômeurs à des travaux indignes pour des salaires encore plus indignes ou, s’ils refusent, à la misère, voire à la mort ;
Approuvé la chasse aux enfants, la chasse aux jeunes, la chasse aux parents, à tous ces immigrés, pourtant vos frères humains ;
Livré la France à une idéologie étrangère et transformé ce pays en « colonie » du régime criminel de Washington ;
Signé la fin du « droit du travail », seule et dernière protection des salariés ;
Montré votre volonté de faire bâtir des prisons toujours plus nombreuses, livrées à l’avidité du privé ; et par la délation, vous les remplirez de jeunes, vos propres jeunes mais aussi avec ce monde de pauvres que vous détestez ou méprisez tant !
Donné votre accord pour deux écoles différentes : l’une pour les pauvres, l’autre pour les riches seuls capables de payer la note ;
Accepté la destruction de la sécurité sociale et l’incapacité pour de nombreux nécessiteux de se soigner lorsque la « franchise » sera appliquée ;
Choisi de favoriser les riches afin qu’ils soient toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres ;
Par la soumission à l’idéologie américaine, vous êtes prêt à livrer vos enfants et petits-enfants comme chair à canon, uniquement utile pour l’amusement et l’enrichissement de ceux que vous considérez follement comme des « grands » !
Condamné toute politique sérieuse en faveur de l’environnement ; le nucléaire va se développer encore plus, tout comme les OGM, tout comme l’industrie automobile et vous participerez à la faim dans le monde parce que vous exigerez des biocarburants pour n’assurer que votre seul confort ;
Préparé les germes de guerre civile, ce pouvoir ne connaissant comme politique efficace pour ses intérêts que la destruction de la cohésion nationale comme sociale.
Il y a plusieurs attitudes possibles pour ceux qui n’ont pas voulu participer à cette « orgie » électorale bleue. Des attitudes négatives, qui peuvent très bien se comprendre et des attitudes plus positives mais qui ne peuvent en aucun cas avoir des effets positifs rapides.
Se désintéresser totalement de la politique politicienne, des partis politiques et autres médias liés à ce monde qui n’a plus le moindre intérêt.
Se désintéresser de la politique spectacle mais pas de la politique au sens noble. Oublier, car cela ne sert à rien, la politique nationale qui n’a plus d’autre utilité que de servir les plus puissants, les plus riches. Se concentrer sur notre propre vie, sur notre terrain. Pour tous ceux qui en ont les moyens et surtout la volonté, le seul moyen de ne pas trop souffrir du choix fait hier, c’est de commencer sérieusement à fouiller autour de soi, là où nous habitons, et réfléchir soi-même à toutes les alternatives possibles ; qu’il s’agisse du travail, de l’alimentation, du logement, des banques, des quelques courses indispensables pour vivre, des déplacements, etc.
C’est principalement sur ceux-là qu’il faut, je le crois, s’appuyer pour échapper à la folie ambiante et recouvrer la raison. Plus que jamais, je suis persuadé que lutter contre le type de pouvoir qui nous est imposé par une partie du peuple, c’est lutter au jour le jour, notamment en diminuant notre consommation, donc en supprimant toute la part inutile et abusive, que ce soit en équipements, en alimentation, en médias, en loisirs, etc.
Tant que nous serons liés à cet esprit-là, nous serons esclaves de celui qui en est le meilleur promoteur, le nouveau pouvoir, du haut en bas de sa hiérarchie bleue.
Il nous faut aussi rompre avec la chaîne électoraliste.
Comment ne pas comprendre, après les présidentielles puis le premier tour des législatives,
Et d’années en années, ce sera pire, le pouvoir s’ingéniant à multiplier les fausses pistes, les hypocrisies, les mensonges, les manipulations pour que nous ne comprenions plus rien ; voire, en ce sens, la nomination de ministres du genre Kouchner, mais aussi les machines électroniques envers lesquelles il faut être bien naïf pour croire encore qu’elles ne sont pas et ne seront pas manipulées pour obtenir le résultat voulu en haut lieu ; voire aussi et surtout comprendre que les instituts de sondages appartiennent à des alliés précieux du pouvoir et qu’il n’est pas possible de croire en l’honnêteté de ce moyen, si facile et idéal à manipuler.
Si nous voulons avoir une chance de faire renaître la démocratie, mais celle qui a tout son sens, non pas la coquille vide actuelle, il faut tout rebâtir à la base en acceptant de participer à la création et à la vie d’alternatives nouvelles.
Non, et de loin pas ! C’est bien la seule consolation, mais c’est aussi une espérance au cas où des résistances vraiment importantes et vitales devaient avoir lieu au cours des cinq années à venir. Je me suis amusé à faire un petit calcul, que chacun peut vérifier aisément.
Si nous nous contentons d’écouter les discours des politiciens et de leurs serviteurs, oh combien serviles de nombreux médias, nous avons assisté, hier à un « tsunami » bleu, une déferlante incroyable, bref, à les écouter, à un événement historique.
Oui, mais...
L’UMP plus ses alliés font un peu moins de 42% des suffrages exprimés.
Ce qui, au total, fait un peu moins de 12 millions d’électeurs pour la majorité « historique » !
C’est donc une minorité de 20% de la population française globale (environ 60 millions de citoyens) qui va imposer l’extrémisme de droite en politique à l’énorme majorité des citoyens.
Pour un parti et son chef qui voulaient représenter tous les Français, c’est fort mal parti, en dépit du débauchage des plus faibles caractères de l’opposition...
Conclusion
A tous ceux qui ont choisi de nous imposer ce pouvoir d’extrême droite, et qui mépriseront notre volonté vitale de construire des alternatives, j’ai envie de dire :
Les larmes, la misère et peut-être le sang viendront plus vite que vous ne l’imaginiez...
source : Altermondelevillage
Ni rire, ni nausée, cher Dornac, et bien qu’aimant beaucoup rêver, pas de rêve non plus. La politique, c’est le règne de la quantité, rien ne sert de contester ni lutter contre cette évidence. Ne soyons pas amer : c’est bel et bien la démocratie qui a tranché. Respectons-la totalement (ou bien, prenez les armes, moi je m’y refuse pour le moment), et continuons d’avancer patiemment.
Serge Rivron, le député aux 200 voix
Pardonnez-moi de vous répondre si tard...
Je voulais juste vous dire, que pour ma part, je ne suis pas amer. En revanche, je suis inquiet.
Inquiet pour le devenir de la démocratie, ou plutôt de ce qu’il en reste ;
Inquiet pour la liberté de pensée au travers de ce qu’on nous impose dans les médias ;
Inquiet pour le monde des pauvres qui n’a comme horizon que plus de pauvreté ;
Inquiet pour le monde des riches qui à force d’obtenir du pouvoir ce qu’il voulait, et même ne voulait pas, va foncer dans un délire de plus en plus profond ;
Inquiet pour les chances que survive la paix en France ;
Inquiet en raison de la politique sécuritaire qui ne peut que s’aggraver...
etc...
Comme vous le voyez, la notion de rêve n’occupe pas non plus mon esprit...
Compte tenu de la façon dont les médias nous ont "imposé" les candidats Sarkozy et Royal, je n’oserai pas, pour ma part, affirmer que la démocratie à tranché...
Compte tenu de la manipulation par les sondages, je n’affirmerais toujours pas cela..
Et ceci, sans parler des fortunes nécessaires pour être élu et donc des liens plus ou moins clairs qu’il faut avoir avec des mondes pour le moins troubles...
Nous sommes loin de tout esprit démocratique, non ? Hormis, les apparences, bien sûr...
Pour moi, vous êtes dans le mille, monsieur Dornac, je souscris à votre analyse.
Ce populisme nauséabond qui nous recouvre, est latent depuis des décennies, il ne me dit rien qui vaille... Pour convaincre les gens qu’un autre monde est possible, il faudra d’abord qu’ils puissent comprendre celui où on vit, les cours magistraux n’y suffiront pas... J’ai honte pour la France, j’ai mal pour nous, je boue de rage impuissante ; mais les français n’ont que les politiques qu’ils méritent et malheur aux vaincus ! ... Maintenant, nous allons boire la coupe jusqu’à la lie ! La France est profondément divisée, et avec ce cancer social, la faille va s’agrandir ; à moins que les jeunes osent prendre leur destin en main : maintenant ils n’ont plus le choix ou c’est la décadence dans une longue agonie (tout l’Occident à quelques nuances près est concerné d’ailleurs).
Pour finir je dirai à monsieur Rivron que je ne vois qu’une apparence de démocratie, je dirai même un simulacre, dans ces derniers évènements électoraux et même encore en cours. Le processus de manipulation des foules démontre une telle médiocrité d’esprit, cynisme ou sectarisme bien compris, que j’y vois une insulte même à l’idéal démocratique ou du moins à l’intelligence humaine qui le conditionne. J’espère qu’une prise de conscience citoyenne balayera au plus vite ces fumées qui ont embrouillé les esprits. Nous pouvons déjà subodorer le désastre de société qu’elles recouvrent...
Mais la Vie est un perpétuel mouvement, je reste optimiste, ce mauvais moment passera, espérons qu’il ne durera pas trop longtemps ; car si certains d’entre nous sont tristes ou amers aujourd’hui, c’est que nous savons que le temps est précieux et beaucoup nous l’ont fait perdre ces temps-ci, et je pense plus particulièrement à ceux qui se sont enfermés dans leurs vues partisanes, sans privilégier un objectif essentiel, au moins par un accord ponctuel...