Je suis partie aujourd’hui
Les soins palliatifs à domicile ou le dernier train avant le bleu du ciel par Franca Maï
Franca Maï : Fleurs vénéneuses extrait Crescendo (vidéo)
C’est trop beau ! Il y a là tous les ingrédients d’une redoutable affaire d’Etat trois mois à peine après la présidentielle ! Attendez, eh, ho... Pas si vite, on ne nous la fait pas, à nous ! Le « Rainbow Warrior », à côté, c’était de la petite bière !
Ainsi donc, le 9 août, alors que la crise est à son comble dans les Hautes-Pyrénées et que le gouvernement y patauge complétement, on retrouve l’ours slovène Franska séchée net, au petit matin noir, par une robuste Renault.
Au volant de ce Kangoo 4x4, comme par hasard un troufion, et pas n’importe lequel : un sous-officier du 1er régiment de hussards parachutistes de Tarbes, autant dire un homme d’action prêt à tout pour son pays.
Lequel militaire de choc lâche illico cette phrase surréaliste à l’AFP : « Je m’en sors bien, ça surprend toujours, de percuter un ours. » Hum, hum... ça ne sent pas le spontané tout ça !
Et ce n’est pas tout.
Quatre jours plus tard, lundi 13, le parquet de Tarbes pond un communiqué annonçant que les radios réalisées lors de l’autopsie de Franska montrent que la bébête avait du plomb dans l’aile, ou plutôt dans l’arrière-train, où plusieurs « dizaines de plombs de petits calibres » ont été retrouvés.
Mais attention, précise aussitôt la justice, ces tirs ont eu lieu « il y a environ un mois, selon l’expert, qui exclut formellement que ces plombs puissent être à l’origine de la mort de l’ourse ».
Conclusion : la mort de l’animal a bien pour origine un banal accident de la route.
Et après ça on voudrait nous faire croire que Coluche n’a pas été assassiné !
Heureusement que dans cette histoire sombre il nous reste nos amis et fournisseurs slovènes.
Eux, au moins, ne pratiquent pas le mensonge d’Etat. Ainsi, un dénommé, Marko Jonozovic, chef du service de la vie sauvage et de la chasse en Slovénie, qui avait capturé Franska et nous l’avait refourguée en nous faisant croire qu’elle avait 7 ans alors qu’elle en affichait 10 de plus au compteur, vient de livrer sans rire l’explication de ce mystère, comme le révèle « Sud-Ouest » (10/8) : « Marko Jonozovic rappelle que la capture avait eu lieu la nuit, et par temps pluvieux, ce qui ne lui avait pas facilité la tâche. »
Pour trouver une remplaçante à Franska, si les Slovènes recherchent un expert capable d’attraper du premier coup la bonne ourse , de nuit et par temps humide, on peut toujours leur envoyer un de nos hussards parachutistes de Tarbes... (C.N.)
source : Le canard enchaîné du mercredi 15 Août 2007