Je suis partie aujourd’hui
Les soins palliatifs à domicile ou le dernier train avant le bleu du ciel par Franca Maï
Franca Maï : Fleurs vénéneuses extrait Crescendo (vidéo)
Le problème n’est pas tant d’avoir du travail que d’avoir de l’argent. On crève autant de l’obsession de l’argent qui est dans notre tête que du manque d’argent dans nos poches.
La misère ne se traduit pas par la difficulté ou l’impossibilité de consommer, mais par le fait que nous n’avons d’autres choix que consommer ; d’autres choix que de courir après l’argent pour satisfaire nos besoins ; d’autres choix que passer sa vie dans la contrainte à la gagner ; organiser sa vie autour de l’argent, sans lequel rien de grand, de beau, d’agréable n’est reconnu.
Identifier la misère au chômage et au manque d’argent que cette situation provoque, est un non-sens. Ce n’est pas que les choses coûtent chères, qui est cause de la misère, mais qu’elles aient un coût ; et ce coût nous oblige à travailler. On ne travaille pas pour créer un monde passionnant, ni construire la mémoire de tout un peuple, et moins encore pour réaliser notre humanité, mais pour payer sa vie.
Mais, la vie n’est pas un contrat ; elle est une donnée. La vie manifeste une richesse infinie que le travail pille, réduit, détruit.
Le travail n’est pas source de richesse, mais cause de misère.
Avec le travail, apparaît la concurrence entres les hommes et l’appropriation des richesses par un petit groupe d’exploitants. Le travail provoque la confiscation, au plus grand nombre, des décisions sur leur propre vie. Le travail n’est pas une contrainte qui limite la liberté ; il est la privation de la liberté. Avec le travail, le sens de la responsabilité dépend d’un contrat, et non de sa propre conscience. La conscience professionnelle n’est qu’une fausse conscience qui sert à justifier le travail, et non à faire preuve d’un sens des responsabilités. La conscience professionnelle s’exercent sous une responsabilité étroite qui dépend des conditions du travail, et non de la conscience de la vie.
Le travail n’est pas le contraire de la paresse, mais sa condition. Et seul peut jouir de la paresse celui qui en a les moyens, autrement dit, celui qui exerce un pouvoir de décision sur ceux qui travaillent, non celui qui est privé de travail. Le chômage n’est pas une condition à la paresse, mais une condition d’absence, de vide, d’oubli. Le chômage n’est pas le contraire du travail, mais sa forme inactive, c’est pourquoi le chômage est source d’angoisse et non de bien-être.
Les liens que tisse le travail ne sont qu’accessoires.
Lorsque l’individu perd son emploi, ses liens s’effondrent. Dans le chômage, l’individu ne se retrouve pas, il est brisé. Le travail est un rapport violent à la vie que le chômage ne fait qu’aggraver.
Je peux dire une connerie ? Quoi, j’sais pas si t’as déjà fait le chômage, mais "le manifeste des chômeurs heureux" c’est pas mal, j’dis pas ça dans le sens, non en fait le chômage c’est le pied (vu l’état du pays...), mais quelque part un peu quand même, disons que tant qu’a faire, autant faire contre mauvaise fortune bon cœur.
Pi puisque j’suis partie la, je pense que dans la douleur qu’on a de pas avoir de taf, y’en a beaucoup qui est due au fait que justement tout nous renvoie ce :"tu sers a rien, et t’es un naze qu’a pas de sens à sa vie", il fau(drai)t se révolter un peu contre ça (comparé à un militaire par ex, un chômeur à plus de sens à sa vie), se rappeler de temps en temps que si quand même un peu ça peut être une source de bien être. (ne serait ce que pour ne pas plomber et peter le moral de ceux qui chôment (contre leur gré on est d’accord, on est d’accord aussi que si on pouvait avoir une activité rémunérée épanouissante on serait satisfaits))
Voila. Ton article est bien.